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La deuxième audience dans le procès en appel de l'ex-directeur général de la police nationale (Ex-Dgpn), Louis Philippe Sèssi Houndégnon s'est ouverte le lundi 06 octobre 2025 devant la CRIET. Après plus de deux heures de débats houleux, la Cour a rejeté une nouvelle fois la remise en liberté provisoire introduite par l'avocat de la défense, Me Fidèl Abouta en faveur du principal prévenu et de son coprévenu Camille Coffi Amoussou. Récit d'une nouvelle journée d'audience.
Un peu avant midi ce lundi 06 octobre 2025, Louis Philippe Sèssi Houndégnon et son neveu Camille Coffi Amoussou comparaissent une deuxième fois pour leur procès en appel devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). À l'entame de l'audience, le président de la chambre d'appel rappelle à Houndégnon qu'à travers sa sortie médiatique, il a harcelé les autorités politico-administratives et a incité les citoyens à la rébellion envers les autorités. En effet, les deux prévenus répondent au pénal des accusations de : « harcèlement par le biais d'un système électronique et incitation à la rébellion », rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
« Je ne me reconnais pas du tout dans ces faits », a répondu Houndégnon. Et au juge de lui demander : « Est-ce que vous avez des sorties qui paraissent problématiques ? ». L'ex-haut gradé de la police nationale va solliciter l'humanisme de la Cour : « Je voudrais solliciter votre humanisme d'homme de sciences. Mes sorties n'avaient pas pour but de harceler les autorités administratives. C'était pour exprimer mon ras-le-bol. J'ai fait 29 ans de service à la police. Si du jour au lendemain, on vous met à la retraite, je pense que vous pourriez dire que vous n'êtes pas content ».
Mais pourquoi n'a-t-il pas saisi la chambre administrative de la Cour suprême pour contester sa mise à la retraite d'office à la police républicaine ? Louis Philippe Sèssi Houndégnon va expliquer à la Cour qu'il a expérimenté la chambre administrative de la Cour suprême et qu'il a constaté que c'est une perte de temps. Houndégnon parle ensuite de sa parfaite maîtrise du métier des armes notamment de son poste de secrétaire permanent de lutte contre la radicalisation au ministère de l'Intérieur qui lui aurait valu crainte et méfiance. « Personnellement, je n'ai rien contre un régime. Dans quel pays, avez-vous vu un policier faire un coup d'État ? Vous ne me verrez jamais dans les histoires de coup d'État », affirme-t-il.
Dans la suite des débats, le président de la chambre des appels de la CRIET a souhaité qu'on fasse ressortir les audios des sorties médiatiques de Houndégnon et de les rejouer lors du procès. À cette demande, l'avocat de la défense estime que cela n'était pas nécessaire et que cela risquerait d'allonger le procès, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
Houndégnon exprime des regrets
« J'ai été vraiment étonné que je ne puisse pas me faire comprendre. Je ne dis pas que je ne regrette rien. Je ne suis pas prétentieux. J'expliquais les conditions dans lesquelles j'ai parlé. Je ne suis pas dans la posture de dire que j'ai raison. C'est un cœur meurtri qui a parlé. Si ce que je dis dérange le régime. Je dis toutes mes excuses. Ce que j'ai dit n'a pas pour but de susciter des tensions sociales », s'est excusé l'ex-patron de la police nationale.
Louis Philippe Sèssi Houndégnon qui s'est présenté comme un homme spirituel trouve dans son incarcération à la prison civile de Missérété comme une protection divine. « Le spirituel que je suis, je sais ce que je suis allé faire à Missérété. Rien qu'à avoir la vie, je n'en veux à personne. Je ne dis pas que je ne regrette pas », a-t-il précisé. Et au président de la CRIET de lui rappeler un principe biblique : « Dans la colère, on s'abstient de parler et on laisse le silence faire son travail de médecin. Toutes les épreuves ne sont pas négatives ».
Les débats se sont ensuite tournés sur les déclarations dans la presse de Houndégnon ainsi que sur les qualifications de « Harcèlement par le biais d'un système électronique » retenues par le parquet spécial. L'ex-directeur général de la police nationale estime que cette infraction est un délit de presse. Il souligne que la loi ne requiert pas une détention préventive pour une telle infraction. Le président de la chambre des appels de la CRIET qu'il n'est pas homme de la presse. Et à Houndégnon de rétorquer que la loi n'a pas spécifié.
Demande de remise en liberté provisoire rejeté à nouveau
Lors de l'audience, Me Fidèl Abouta, avocat de la défense a plaidé à nouveau pour une remise en liberté provisoire de Houndégnon et de son neveu Camille Coffi Amoussou. Il a formulé cette demande pour trois raisons. La première raison est que les prévenus ont déjà passé presque douze mois en prison alors que la peine maximale prévue par la loi pour les faits qui leur sont reprochés est de deux ans. La deuxième raison est leur garantie de représentativité et la troisième est l'état de santé de Camille Coffi Amoussou qui se dégrade en prison. Selon l'avocat, ce dernier doit subir une opération chirurgicale rapide pour que le pire n'arrive pas.
Le ministère public représenté par le deuxième substitut du procureur spécial près la CRIET, a donné un avis favorable pour la remise en liberté provisoire de Camille Coffi Amoussou. Quant à Houndégnon, il a proposé à la Cour de rejeter sa remise en liberté provisoire.
Dans une décision avant dire droit rendue sur siège, le juge a rejeté une nouvelle fois la remise en liberté provisoire de Louis Philippe Sèssi Houndégnon et de son coprévenu Camille Coffi Amoussou. Le dossier a été immédiatement renvoyé au lundi 20 octobre 2025 après près de trois heures de débats, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
Retour sur les faits
En novembre 2024, Louis Philippe Houndégnon, avait été interpellé suite à plusieurs interviews accordées à la presse dans lesquelles il déclarait avoir reçu des propositions de coup d'État contre le président Patrice Talon. Le parquet spécial l'accusait alors d'avoir remis en cause la Constitution béninoise et d'avoir appelé la population au soulèvement à travers son "Mouvement 11/12".
Lors des audiences, le ministère public, représenté par le premier substitut du procureur spécial Armand Donald Reagan Hounguè, avait fait ses réquisitions. Selon le procureur, Houndégnon aurait "manqué de réserve même étant à la retraite" et aurait travaillé à "recenser les personnalités clés de l'État" dans le but de fomenter un coup d'État. Le parquet avait donc demandé à la CRIET de retenir Houndégnon pour des faits présumés d'incitation à la rébellion et de harcèlement par le biais d'un système électronique.
Houndégnon et Amoussou sont poursuivis pour des faits présumés d'incitation à la rébellion et de harcèlement par le biais d'un système électronique. La chambre correctionnelle de la CRIET s'est déclarée incompétente le lundi 19 mai 2025 dans l'affaire de Louis Philippe Houndégnon et de son coprévenu Coffi Camille Amoussou. Le motif ? Le juge a estimé dans sa décision que les faits reprochés aux deux prévenus sont de nature criminelle. Il a ensuite confirmé le mandat de dépôt et a renvoyé le ministère public à mieux se pourvoir. Les deux prévenus ainsi que le ministère public ont fait appel de cette décision du premier juge.